• Le saviez-vous ? Mardi 13 novembre 2012

    Histoire de la loterie en Grèce antique

    "Les Dieux se sont répartis l'univers. Zeus reçut le ciel, Poséidon, la mer et Hadès, grand perdant, le monde souterrain."

     

     

      

    Corps d'Hector ramené à Troie après l'ambassade de Priam. Œuvre romaine (v. 180–200 de notre ère)

     

    Ainsi dans le monde grec, la loterie existe depuis la création divine. Les Dieux laissant au hasard le choix de distribuer les divers parties de l'univers.

    Mais l'histoire de la loterie greque ne s'arrête pas là. Dans l'Iliade composée par Homère, Zeus aurait utilisé une balance sacrée pour décider du vainqueur de la guerre qui opposa les troyens et les grecs (Chant VIII). Ainsi que le guerrier qui va mourir lors du combat entre Achille et Hector (Chant XXII). Lors du duel entre Pâris et Ménélas, la façon de choisir celui qui lancera le premier trait est encore plus révélatrice: Hector agite les dés dans son casque. Telle est la manière de connaître le destin d'un homme et la volonté des Dieux (Chant II). On dit aussi que le casque d'Agamemnon fut utilisé pour définir quel serait le guerrier qui affronterait Hector.

    Les grecs croyaient d'ailleurs que Palamède aurait inventé les dés, jeu auquel il se serait adonné avec ses compagnons pour rompre l'ennui durant le long siège de Troie. Le jeu semble avoir donc été populaire dans la Grèce antique.

    Néoptolème jetant Astyanax du haut d'une tour de Troie, on peut voir le roi Priam à genoux et la déesse Athèna.

     

     

    Sur la déesse de la fortune.

     

    Etymologie : La racine du mot grec "diké", qui signifie « justice », qui signifie aussi « jeter» ou « lancer ». Sur les monnaies grecques, la figure de Diké, la déesse de la justice, se confond parfois avec celle de Némésis (La vengeance) et celle de Tyché, déesse de la fortune. Huizinga, historien allemand, en 1955, pense qu'à l'origine, ces trois déesses pouvaient incarner la même idée. Cohen, en 1964, souligne, de plus, que Tyché « est représentée tenant parfois un gouvernail pour guider le navire de la vie, parfois une sphère, une roue ou la corne d'abondance d'Amalthée ». Comme la déesse de la justice, la déesse de la Fortune a souvent les yeux bandés pour signifier son impartialité.

    Statue de la déesse de la fortune, Tyché.

     

    La déesse Tyché apparaît assez tôt dans la mythologie grecque. Elle serait une océanide et fait partie de la troupe qui joue avec Coré quand Poséidon vient l'enlever. Elle n'était pas immortelle et avait une espérance de vie de 9720 générations d'Hommes.

    Tyché décide du destin des mortels, elle est la personnification du sort indéterminé, le bon comme le mauvais - par opposition au Destin, contre lequel nul ne peut rien. 

    Plusieurs villes grecques antiques ont leur propre version de Tyché, dont la représentation couronnait les murs. À Antioche et Alexandrie en particulier, elle est vénérée comme déesse protectrice de la ville.

    Le culte de la Fortune a commencé à se répandre une fois que les dieux furent détronés de l'Olympe. S'inspirant des auteurs grecs, Pline, auteur romain (23-79 av. ].-c.), compare le comportement de ses contemporains à celui des Grecs et écrit:

     

    "Partout, en tout lieu, en tout temps, Fortune (Déesse Romaine) seule est invoquée et son nom prononcé : d'elle seule, nous dépendons, elle est responsable de tout, elle seule occupe nos pensées, est l'objet de nos prières et la cause de toute chose. On la prie en l'injuriant, on la dit inconstante et souvent aveugle, hésitante, illogique, insaisissable, changeante et amie de ce qui est indigne ... Nous sommes tellement à la merci du hasard que le Hasard est notre Dieu."

     

     

    La loterie dans la démocratie.

     

    Comme aux premiers temps de l'islam et chez les anciens hébreux, les anciens grecs avaient recours au tirage au sort pour partager un héritage et pour choisir les magistrats. Les représentants du peuple étaient tirés au sort lors de « La boulè », mais la confiance dans le tirage au sort restait limitée. En effet, le pouvoir des archontes était limité dès lors qu'ils n'etaient plus élus, tandis que les bouleutes se voyaient soumis à un examen d'entrée.

     

    Jetons, Pinakia et Ostrakon servant à la loterie politique grec.

     

    Au musée d'Athènes, il y a une étrange machine : Le Klèrotèrion. C'est quoi ce truc ? Il s'agit d'une stèle de marbre munie de fentes où étaient insérées horizontalement des lames portant les noms des candidats juges. Elle était munie d'un tube d'où sortaient aléatoirement des billes noires ou blanches qui désignaient les citoyens appelés à rendre la justice pour la journée du tirage au sort. On faisait glisser des billes dans le tube de gauche, correspondant au nombre de fentes d'une colonne. Quand une bille noire sortait, un nom était supprimé et quand il s'agissait d'une blanche, on choisissait tour à tour de manière aléatoire les présidents des 12 tribus. Cette machine fut parfois utilisée pour tirer au sort les représentants de la Boulè.

     

    Un Klèrotèrion, on peut voir à droite et à gauche, des jetons (pinakia) où sont inscrits les noms.

     

    Les gens préféraient défiler devant les oracles pour dissiper leurs doutes et recevoir des conseils dans la conduite de leurs affaires, aussi bien privées que publiques. L'approbation de l'oracle était nécessaire, que ce soit pour prendre part à la guerre, signer un traité ou promulguer une loi. Par la suite, pendant des siècles, les rois et les gouvernements ont interrogé l'avenir par l'entremise de l'astrologie, considérée alors comme science exacte plutôt que science occulte.

     

    La Pythie, l'oracle de Delphes.


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